Journées d’Étude VISA

7 et 8 Novembre 2022, MSH Ange Guépin, 5, allée Jacques Berque, Nantes

Les réflexions sur les méthodologies d’usage et l’instrumentation des enregistrements vidéo menées au sein du réseau ViSA depuis sa création au milieu des années 2000 ont largement porté sur des situations d’enseignement et d’apprentissage en classe. Celles-ci se caractérisent notamment par des pratiques didactiques dans des espace-temps bornés, renforcées par des règles institutionnelles, le cours en classe pouvant être considéré comme l’archétype de l’espace-temps didactique propre à la forme scolaire.

Au cours des journées ViSA de Nantes, les travaux porteront les méthodologies d’usage des enregistrements filmiques pour l’étude de situations éducatives ou formatives qui se déroulent hors de la classe, par exemple : une sortie géologique dans la nature en classe de sciences ; une séance de TP dans un atelier dans un lycée professionnel ou d’un centre de formation d’adultes ; un projet encadréd’éducation artistique et culturelle. Sortir de la classe et même de la forme scolaire (Vincent, 1994 ; Monjo, 1998) peut être aussi être l’occasion de s’intéresser à des dispositifs de formation combinant plusieurs situations formatives successives se déroulant dans différents lieux et en différents temps, comme c’est le cas dans les formation en alternance (Geay, 1998 ; Gérard, Munoz & Rousseau, 2013 ; Veillard, 2017), ou celles basées sur les AFEST (Action de formation en situation de travail) qui visent à rendre le travail formatif ou à repérer les situations de travail formatives en vue de favoriser le développement (Mayen, 2012 ; Mayen & Gagneur, 2017).

Ces changements de caractéristiques temporelles et spatiales, mais aussi de pratiques, d’objets ou milieux matériels et symboliques qui rompent plus ou moins avec la forme scolaire, entraînent pour les chercheurs d’importants questionnements sur les dispositifs de production et d’analyse de données à mettre en place pour étudier empiriquement les objets qui les intéressent.

Ces questionnements s’accompagnent bien aussi de problématiques épistémologiques (dans quelle mesure le choix d’une approche théorique oriente les choix méthodologiques ? Quelle est la spécificité des matériaux filmiques par rapport à d’autres données et que peuvent révéler des pratiques éducatives ou formatives non ou moins scolaires), mais aussi éthiques (ex : quoi, quand et comment filmer ? Que faire des images ? Comment les conditions de production de ces images et leur utilisation sont-elles négociées avec les acteurs filmés).

• Christophe Joigneaux, Université Paris Est- Créteil, CIRCEFT
• Lucie Petit, Université de Lille, CIREL
• Géraldine Body et Pauline David, Université de Nantes, CREN
• Jean-François Métral, Fanny Chrétien et Paul Olry, Institut Agro Dijon, FoAP